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Valorisation énergétique des oléagineux

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Conférence de presse du 5 avril 2002 à PARIS – Bercy

 

Lettre ouverte à Monsieur le Ministre de l’Economie, de l’Industrie et des Finances

 

La proposition de directive européenne COM(2001)547 (et notamment son deuxième volet 2001/0266 (CNS)) sera soumise le 4 juin 2002 à l’approbation des 15 ministres de l’économie et des finances de l’Union Européenne.

Ce projet COM(2001)547 propose d’ajouter les huiles végétales brutes (HVB) utilisées comme carburant à la définition des « huiles minérales » (a) soumises à « l’accise » appelée en France Taxe Intérieure sur les Produits Pétroliers (TIPP).

 

Notre société VALENERGOL, qui produit de l’HVB de tournesol utilisée comme carburant pour moteur diesel, s’oppose évidemment à cette proposition, au motif principal que l’HVB ne peut pas et ne doit pas être confondue avec un biocarburant industriel « classique ».

 

En effet, les biocarburants industriels français sont constitués :

- soit d’éthanol (ou alcool éthylique) ou de son dérivé l’ETBE : éthyl-tertio-butyl-éther (produit de l’industrie chimique) obtenu par réaction de l’éthanol avec un produit minéral : l’isobutène (produit de l’industrie chimique),

- soit d’ester méthylique d’huiles végétales (produit de l’industrie chimique) obtenu par estérification d’acides gras d’huile avec du méthanol d’origine fossile (produit de l’industrie chimique),

mélangés avant commercialisation à au moins 70% d’huiles de pétrole, ce qui classe ces biocarburants industriels dans la catégorie des « huiles minérales ».

 

A l’inverse des biocarburants industriels, l’HVB est produite sans aucune chimie, par simple pressage à froid de graines de tournesol. Le résidu de pressage est un tourteau propre à l’alimentation animale (bovins notamment), riche en protéines et vierge d’OGM et d’agents de l’ESB. Il n’y a aucun déchet.

La fabrication est simple, non toxique et non polluante. Elle peut être décentralisée au plus près de la culture du tournesol, évitant ainsi le transport des graines vers une grosse et lointaine usine pétro-chimique mais aussi le trajet retour de l’huile et des tourteaux.

La fabrication par les producteurs de tournesol eux-mêmes leur permet d’en tirer revenu et profit, sans subvention.

La filière complète HVB (huile et tourteau) présente donc une opportunité de revitalisation du monde rural dans l’intérêt collectif : aménagement du territoire, économie, transports, pollution…

 

Aussi, nous n’acceptons pas que l’HVB soit taxée de TIPP, et nous vous demandons d’exclure les Huiles Végétales Brutes (HVB) de cette directive européenne COM(2001)547.

 

Par ailleurs, nous avons appris quasi-fortuitement qu’une étude relative à l’élaboration des bilans énergétiques des filières de production des biocarburants était lancée par votre ministère et par l’ADEME. Cette étude, dont le 1er lot porte notamment sur les huiles végétales à partir de tournesol, a pour objectif, par des compléments obtenus auprès des industriels concernés, d’actualiser l’inventaire des données existantes, et de préciser l’analyse du bilan énergétique des produits obtenus, de la production jusqu’au dépôt de distribution, en distinguant les installations de production existantes. Monsieur POITRAT, Directeur de l’ADEME, nous a d’ailleurs confirmé que notre activité était pleinement dans le cadre de l’étude.

 

Le 10 février 2002, n’ayant toujours pas été contacté en tant que producteur existant, nous avons écrit à l’attributaire (Société Ecobilan – PriceWaterCoopers à LA DEFENSE) pour lui rappeler (ou lui apprendre ?) notre existence, en insistant sur le fait qu’il serait incompréhensible que la filière HVB, la plus simple et la plus rentable de toutes les filières de biocarburants, ne figure pas dans une étude dont les résultats conditionneront la politique administrative et fiscale en matière de biocarburants, et décideront de l’épanouissement ou de la mort de cette filière HVB.

Copie de ce courrier était adressé à la Chambre d’Agriculture de Lot-et-Garonne et aux syndicats agricoles (particulièrement vigilants quant à l’attention qui sera portée à cette filière prometteuse et porteuse d’avenir) ainsi qu’au ministère et à l’ADEME.

 

Dans sa réponse, la Société Ecobilan – PriceWaterCoopers nous indique poliment qu’ils n’attendent rien de notre société !

 

Vous conviendrez que cette façon de nous ignorer va forcément à l’encontre de l’objectif de l’étude. Aussi, nous vous demandons d’intervenir auprès de l’ADEME et de la Société Ecobilan – PriceWaterCoopers afin d’ordonner que nous soyons consultés sur tout ce qui sera écrit sur la filière des Huiles Végétales Brutes (HVB).

 

Dans l’attente, nous vous adressons, monsieur le Ministre, nos salutations respectueuses.

 

Alain JUSTE – Cogérant

 

 

P. J. : « Les 5 bilans de la filière HVB »

 

 

(a) En clair et décodé, l’article 2 de la directive 92/81/CEE deviendrait : « on entend par huiles minérales : les huiles végétales ». Comment une « Loi » peut-elle se fonder sur une telle contradiction sémantique ?