De: Bernard Tailliez
[bernard.tailliez@club-internet.fr]
Envoyé: jeudi 28 mars 2002 06:07
À: Ecologie
Cc: MORAGUES, Manuel; JUSTE, Alain
Objet: Au Québec, des autobus rouleront à l'huile de friture.
Et pendant ce temps là, les fonctionnaires du Budget s'acharnent sur la firme
française Valenergol, qui prône une toute aussi originale utilisation de bio-carburant.
Pour lui faire rendre gorge en exigeant qu'elle s'acquitte de la taxe sur les produits
PETROLIERS !!!! alors qu'il s'agit de valorisation de produits oléagineux végétaux.
http://www.valenergol.free.fr/
Scandaleuse connivence de fait avec l'industrie pétrolière !
--
Bernard Tailliez
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Des autobus rouleront à l'huile de friture
Montréal fera l'essai d'autobus utilisant des graisses animales mélangées au diesel
François Cardinal
Le mardi 26 mars 2002
L'huile
dans laquelle vous faites cuire vos frites servira dorénavant à faire rouler
les
autobus au centre-ville de Montréal.
En effet, pendant un an, 155 véhicules de la Société de transport de Montréal
(STM)
seront «nourris» aux huiles végétales et au gras animal, un biocarburant qui
s'ajoutera au diesel normalement utilisé.
Résultat souhaité: une réduction significative des émissions polluantes.
Plus
précisément, cette initiative est une expérimentation qui permettra de savoir
si le biodiesel, comme il est appelé, est un carburant efficace par temps
froid.
Au coût de 1,3 million, assumé en grande partie par les deux ordres de
gouvernement
et la STM, le projet Biobus s'échelonnera sur un an.
Un rapport suivra au printemps prochain.
Le
biodiesel est un carburant obtenu par réaction chimique du diesel, qui en
constitue
la plus grande portion, avec des matières grasses végétales ou animales.
En Europe, où il est de plus en plus populaire, ce carburant est un mélange de
diesel
et d'huile végétale comme le soja et le canola.
La STM, pour sa part, privilégiera les résidus de l'industrie agroalimentaire
tels que
l'huile de friture recyclée et les graisses animales.
«Je savais
les Québécois créatifs, mais de là à penser réutiliser l'huile de nos bonnes
vieilles patates frites pour les introduire dans nos carburants et faire rouler
les
autobus... c'est remarquable», s'est exclamé hier le ministre québécois André
Boisclair.
Et il n'y
a pas que la dimension entrepreneuriale du projet pour réjouir le titulaire
du portefeuille de l'Environnement. L'impact positif de l'utilisation du
biodiesel, par
temps clément du moins, est tout aussi positif.
Parce qu'il est davantage chargé en oxygène (11 %), le biodiesel, même avec une
faible proportion de matière végétale, assure une meilleure combustion du
carburant
auquel il est mélangé.
Cela a pour résultat d'augmenter le rendement des convertisseurs catalytiques
et
de réduire de manière notable les émissions de gaz à effet de serre.
«Pour ce
projet, on commencera avec 5 % de biodiesel dans le mélange puis on
montera tranquillement jusqu'à 20 %», a précisé Claude Bourgault, porte-parole
de la compagnie Rothsay/Laurenco, une filiale du Groupe alimentaire Maple Leaf.
Cette dernière, spécialisée dans le recyclage des résidus agroalimentaires,
fabriquera le biodiesel et en assurera l'approvisionnement pour la durée du
projet.
Pourquoi
s'arrêter à 20 %?
Tout simplement parce que c'est le taux maximal pouvant être incorporé au
diesel sans qu'aucune modification du moteur des autobus de la STM soit
nécessaire.
L'inconnue
étant la réaction du biodiesel aux froides conditions de l'hiver
québécois, trois types de carburant seront testés: à partir d'huile végétale, à
partir de graisses animales et, enfin, à partir d'huile de friture faite à 80 %
d'huile végétale et à 20 % de graisses animales.
Problème potentiel
La
compagnie Rothsay/Laurenco expérimente déjà le biodiesel depuis près d'un
an et demi sur sa flotte de camions. «Lors des grands froids d'hiver, lorsqu'il
fait
entre -25 °C et -30, il faut réduire le pourcentage de biodiesel dans le
mélange
de 10 à 5 % selon la matière première du carburant [huile végétale ou graisse
animale]», précise M. Bourgault.
Dans le cas contraire, le biodiesel cristallise ce qui nuit au bon
fonctionnement
du moteur.
La
situation pourrait cependant être fort différente pour les autobus de la STM,
a expliqué le directeur du projet, Camil Lagacé.
Alors que les camions de Rothsay/Laurenco sont à l'extérieur jour et nuit, les
autobus de la société dorment bien confortablement dans un garage lorsqu'ils
sont inutilisés, a-t-il indiqué.
Rendez-vous dans un an, donc, pour connaître l'efficacité du mélange au
Québec.
Cette
réutilisation des graisses animales, notamment des résidus d'abattoirs,
est devenue d'autant plus importante pour la filiale du Groupe alimentaire
Maple
Leaf qu'elles n'ont plus la cote auprès des entreprises habituées à les
acheter.
Les événements dramatiques liés à l'encéphalite spongiforme bovine,
communément appelée la maladie de la vache folle, qui ont défrayé les
manchettes ces dernières années ont en effet grandement perturbé les activités
de la compagnie Rothsay/Laurenco.
«Au moment
où on se parle, il y a une grosse partie de notre production qui
sert à fabriquer du savon, du shampooing et des produits cosmétiques, soutient
M. Bourgault.
Mais de plus en plus, ces marchés-là sont fermés aux gras animaux à cause
des problèmes qu'il y a eus en Europe.
Il va donc falloir trouver d'autres débouchés pour ces produits-là.»
Plus cher
Pour
l'instant, le biodiesel coûte plus cher que le diesel utilisé pour les voitures
et les autobus.
C'est pourquoi Québec et Ottawa ont dû injecter respectivement 375 000 $ et
515 000 $ pour la réalisation de cette initiative portée par l'Association
canadienne des carburants renouvelables et la Fédération des producteurs
de cultures commerciales du Québec.
Cependant,
le ministre Boisclair n'a pas caché que des incitatifs fiscaux
pourraient faire suite à une conclusion positive du rapport afin d'inciter les
utilisateurs potentiels à se procurer du biodiesel.
«Il ne faut pas oublier que ces technologies, une fois testées, peuvent être
exportées et qu'il y a un savoir-faire québécois que nous pouvons ici
développer», a-t-il ajouté.
Le
ministre Boisclair a profité de l'événement pour décocher une flèche à
certaines provinces canadiennes et aux États-Unis, peu enclins à ratifier le
protocole de Kyoto, lequel vise une réduction mondiale des gaz à effet de
serre.
«Le projet
Biobus est une occasion concrète de dire aux gens qu'on peut,
non pas avec des sommes astronomiques, mais avec des investissements
intelligents, travailler à réduire les niveaux d'émissions de gaz à effet de
serre.
Tout ceux qui nous disent que l'atteinte des objectifs du protocole peut
quasiment nous amener au chaos économique ou du moins au
ralentissement économique oublient de dire que derrière chaque nouvelle
initiative visant à réduire les émissions se trouvent autant d'occasions
économiques.»